Nous traversons actuellement une période de crise. Quelle que soit la crise, économique, sanitaire, environnementale ou sociétale, il n’est pas toujours évident de continuer à vivre sereinement. On est tenté de se laisser aller dans la psychose et de perdre espoir. Toutes ces peurs sont évidemment légitimes. Mais il est possible de se préserver psychologiquement pour trouver la force en soi et avancer. C’est ce que je vais vous expliquer dans cet article.
Cet article a été écrit pour le magazine Fenua Orama du mois de mai 2020.
Faire un jeûne médiatique
Souvent la psychose est relayée par les différents médias télévisuels, radio, internet et papier. Les gros titres et les images choc amplifient les sensations de peur. Personnellement, je ne regarde plus la télévision depuis de nombreuses années. Se couper de la télévision permet de ne pas être influencé par les mauvaises nouvelles ni se laisser absorber par la psychose. Quand vous vous nourrissez de telles images et d’informations négatives, vous ne pouvez pas rester joyeux, ni cultiver la paix à l’intérieur de vous. En réalité, vous pouvez continuer à vous informer en gardant votre esprit critique avec des médias indépendants. Le jeûne médiatique est également valable pour les réseaux sociaux et internet. Il est tout de même nécessaire de ne pas se couper totalement des informations en cas de crise. Vous pouvez décider de consulter uniquement, 1 à 2 fois par jour par exemple, les informations diffusées par les autorités compétentes du pays. Mais sinon, éteignez la télé. Essayez, ça fait le plus grand bien.
Pratiquer une activité qui vous renforce
Lors d’une période de crise, il est important de continuer à être bien dans son corps et son esprit. Lorsque vous pratiquez une activité telle que le Qi Gong ou le Yoga qui rééquilibre l’énergie du corps, vous contribuez à votre bien-être intérieur. Cela peut être une autre activité sportive que vous aimez : gym, cross fit, étirements, danse, musculation, marche, footing, activité aquatique, etc. Si vous ne pouvez pas sortir de chez vous, faîtes cette activité à la maison. Il y a toujours des vidéos sur internet pour suivre un cours. Faîtes participer vos enfants ou votre mari. Même si l’exercice n’est pas exécuté parfaitement ni complétement dans le calme, c’est l’occasion de partager un moment en famille. Vous pouvez aussi en profiter pour mettre en place une routine d’exercice physique. C’est extrêmement gratifiant lorsqu’on réussit à tenir son programme et qu’on commence à observer et ressentir les effets sur notre corps et notre esprit. L’activité physique aide également à mieux dormir.
Repenser sa vie Tout bouleversement ou changement inattendu est propice à la réflexion. Nous avons été dans l’obligation de ne pas sortir de chez nous pendant plusieurs jours. Une belle citation d’un auteur inconnu disait : Si tu ne peux pas aller à l’extérieur, vas à l’intérieur. Repenser sa vie, ce n’est pas forcément tout démolir pour tout reconstruire. Mais, c’est plutôt se poser les questions suivantes : Est-ce que je suis satisfait(e) de ma vie actuelle ? Qu’ai-je réellement envie de faire tout au fond de moi ? Comment je vois ma vie dans l’idéal ? Parfois les circonstances extérieures – avec une crise économique ou sanitaire par exemple – nous obligent à changer de voie ou bifurquer temporairement vers autre chose. Par exemple, une personne patentée qui propose une activité physique ou un service à la personne va devoir repenser son activité professionnelle et va se tourner vers internet pour proposer ses services d’une manière différente. Dans des situations extrêmes, avec le cas des crises sanitaires où on pense à la mort, on va naturellement revenir à l’essentiel et relativiser. Cela nous pousse aussi bien souvent à reconsidérer un aspect de notre vie qui s’avère être complétement obsolète ou inadapté. C’est comme si évoquer la possibilité de partir de cette terre nous redonnait l’envie de vivre vraiment la vie que nous désirons et de ne plus se forcer : mettre fin à une relation toxique, faire enfin le job que l’on aime, accomplir son rêve le plus fou, vivre dans le pays que l’on désire, etc. |
Dépasser la peur du manque
La question financière et le manque d’argent est l’une des plus grandes peurs de la plupart des personnes en cas de crise. Elle est finalement reliée à la peur sous-jacente de ne pas pouvoir satisfaire certains de nos besoins primaires : boire, manger, dormir, respirer. Or, nous pourrons toujours survivre et même sans argent durant une période déterminée. Bien entendu, dans notre société moderne, il y a un loyer à payer, des crédits à rembourser, des impôts et des factures à payer etc. Mis à part ces obligations financières, il est possible de trouver des solutions pour pallier la diminution d’un revenu financier. Pour la nourriture, par exemple, on peut proposer le troc avec des voisins et personnes de notre entourage. Troquer des fruits et légumes contre d’autres denrées cultivées ou préparées de vos mains – confiture, gâteau, pain, condiment, plante, etc. Troquer un service – quelque chose que vous savez faire comme faire un massage, donner un cours, nettoyer un jardin, réparer une voiture – contre un autre service. Et pourquoi ne pas demander à votre propriétaire de descendre le montant de votre loyer en échange d’un service ? Tout est possible.
Des exercices pour dépasser ses peurs Dépasser ses peurs n’est pas toujours aisé, surtout lorsqu’on sait qu’elles prennent souvent racine sur des évènements ou traumatismes venant de l’enfance. Lorsqu’une situation se présente à nous et nous fait ressentir de la peur, c’est comme s’il y avait un gardien en nous qui nous mettait en garde. Il nous prévient qu’on risque de souffrir, de se faire mal ou même de mourir. Face à cela, on peut décider de fuir, affronter ou même de se cacher de ce qui cause notre peur. Parfois, la peur est infondée, c’est notre cerveau qui a élaboré une construction mentale visant à faire barrage. Exemple : Je ne vais pas m’en sortir dans mon activité professionnelle. C’est souvent le manque de confiance en soi ou d’estime de soi qui en est la source. La solution est alors d’apaiser son mental en se calmant, méditant, vidant son esprit, feintant son cerveau en se recentrant sur le moment présent. Cela permet d’affronter sa peur et accomplir son objectif. Une fois la peur surpassée, la confiance en soi augmente. Fuir la cause de notre peur n’est pas conseillée – sauf dans les cas dangereux bien entendu. Pour la deuxième solution, je propose de s’observer soi-même. Qu’est-ce que je ressens quand cette peur monte en moi ? De quoi ai-je peur au fond de moi ? Est-ce que cela me rappelle une situation du passé ou de l’enfance ? Finalement, il s’agit de se faire copain avec le gardien que j’ai évoqué plus haut. Il faut aller lui parler. En parlant à soi-même comme une personne extérieure, on réussit à se rassurer soi-même. L’amour est le moyen d’atténuer, voire de faire disparaître ses peurs. Donnez-vous de l’amour et prenez soin de votre enfant intérieur. |