Le lâcher prise, on en parle beaucoup mais on ne sait souvent pas comment faire. La course effrénée de la vie nous amène, la plupart du temps, à vouloir contrôler son planning, son timing et le déroulement des évènements. Cela peut tourner à une obsession à ce que tout soit parfait et devenir finalement difficile à gérer. En effet, le contrôle est l’ennemi du lâcher-prise et amène de la tension et du stress en continu. Comment lâcher prise ? Qu’est-ce qui peut vous aider à le faire ?
Le lâcher-prise, qu’est-ce que c’est ?
Selon ma vision, le lâcher-prise c’est la capacité à bien vivre une situation, qu’elle soit agréable ou difficile, de façon fluide avec un certain recul et un détachement suffisant, pour ne pas avoir besoin de contrôler. C’est se laisser aller tout en gardant son self-contrôle. C’est apprécier un moment en laissant la part à l’inattendu. C’est vivre un évènement difficile tout en accueillant ses émotions sans se laisser submerger. C’est apprendre une mauvaise nouvelle tout en sachant que cela aura forcément une issue finale positive. Voici un exemple. Vous organisez votre anniversaire. Vous y mettez du cœur à l’ouvrage, vous préparez un petit banquet et prévoyez tout ce qu’il faut pour tous les invités. Au final, la moitié de vos amis vous appellent le jour-même pour ne dire qu’ils ne peuvent pas venir. Comment choisissez-vous de réagir ? Vous vous mettez en colère, vous pestez au fond de vous, « comment ont-ils pu me faire ça ? » et vous vous sentez abandonnée. Ou alors vous choisissez de ne pas vous faire de mal et vous vous dîtes « les meilleures personnes seront là, je vais profiter de cette belle fête avec elles et en plus il y aura du ma’a pour 2 jours ».
Identifier ses besoins
Dans le lâcher-prise, il ne s’agit pas d’en avoir rien à faire ou d’accepter n’importe quelle situation inacceptable ou encore de se laisser écraser ou manquer de respect. Certaines personnes pensent qu’il ne faut rien dire et tout accepter ou même refreiner ses émotions et rester absolument positive. Si par exemple, un.e collègue de travail abuse de son pouvoir ou vous traite comme moins que rien, alors non, lâcher prise ne veut pas dire essayer de se détendre, tout accepter et ne rien dire. C’est fort probable que lorsque vous rentrez à la maison, vous vous sentez mal et cela a un impact sur votre vie. Le – faux – positivisme à tout prix n’est pas viable car il vous fait ignorer vos propres besoins. C’est légitime de ressentir toutes les émotions qui peuvent vous traverser. C’est légitime de mal vivre une situation difficile. Il est important d’observer ses émotions, les accueillir et regarder quels besoins ne sont pas nourris à ce moment-là. Dans cet exemple , les besoins sont probablement : le respect, la valorisation, la sécurité et le bien-être au travail.
Transformer une situation difficile
Une fois que vos besoins sont identifiés, il est nécessaire de les nourrir. Sans cela, il sera difficilement possible de se détendre et lâcher prise. C’est comme lorsque vous avez faim ou que vous ressentez une grande tristesse au fond de vous, cela peut vous envahir et toute situation peut paraître disproportionnée. Nourrissez-vous d’abord, apportez-vous du réconfort, apporter de l’eau dans votre jardin intérieur. Et puis agissez, ne restez pas à subir une situation. Il est parfois nécessaire de remettre de l’ordre dans sa vie, arrêter certaines relations, passer un message à quelqu’un, faire un changement dans ses habitude, transformer une croyance limitante. Si par exemple, Vous avez appris que votre mari vous a trompé. Cela réveille une grande blessure de trahison en vous. Que décidez-vous de faire ? Pardonner, accepter, rester avec lui tout en continuant à souffrir ? Pardonner, faire un travail sur la blessure de trahison et communiquer avec votre mari sur l’avenir de votre couple ? Le quitter tout en gardant de la colère envers les hommes ? Dans chaque situation, il n’y a pas de solutions toutes faites. En tous les cas, un évènement douloureux est toujours le signe qu’il faut s’en occuper.
Accepter le process
Parfois, il n’est pas possible d’apporter une solution ou une transformation à une situation difficile, du moins de façon immédiate. Certains évènements de la vie sont extrêmement douloureux, comme le décès d’un proche, un traumatisme violent ou la maladie. On peut alors parler d’acceptation. C’est accepter que cela peut prendre du temps pour se dénouer, se résoudre ou s’apaiser. C’est également accepter que cela ne va pas se passer comme on pourrait l’imaginer. C’est accepter que le processus de transformation sera davantage intérieur. Et comme tout processus intérieur, il est nécessaire de faire germer la graine en soi, laisser la jeune pousse grandir pour à la fin en récolter les fruits. Prenons l’exemple d’un traumatisme que vous avez subi. Il se peut que vous ne soyez pas en mesure d’affronter en ce moment ce qui est douloureux à l’intérieur. Peut-être que vous ne prendrez jamais l’initiative de contacter une thérapeute pour vous aider à surmonter cela et c’est aussi un choix. Peut-être que vous avez besoin d’un accompagnement plus en douceur qui respectera davantage votre nature et votre rythme. Je suis persuadée que toute situation douloureuse peut être apaisée et guérie, peu importe le temps que cela prendra.
Lâcher le contrôle
Lorsqu’on s’occupe régulièrement de ses besoins et qu’on se permet de transformer ou accepter les situations difficiles, il est plus aisé de lâcher prise. On n’a plus besoin de s’y accrocher. En effet, lorsque l’on s’accroche à quelque chose ou quelqu’un, c’est souvent par peur de perdre, de manquer, se mourir, de ne pas être aimée, d’être abandonnée ou rejetée, d’être trahie ou humiliée ou de subir l’injustice. Dialoguer à l’intérieur de soi pour parler à ses propres parts – alias son enfant intérieur qui souffre – permet de les apaiser, les rassurer et leur dire que tout va bien se passer. Le contrôle va souvent de pair avec le perfectionnisme : c’est la peur sur des talons hauts, elle se déguise pour avoir l’air plus classe et être bien vue aux yeux des autres. Prenons un exemple, vous décidez de vous lancer dans un projet d’entreprenariat qui vous fait vibrer. Non seulement, vos meilleures copines – qui projettent leurs peurs sur vous – essaient de vous en dissuader, mais aussi vous n’avez pas tellement confiance en vous. Vos parents ne vous ont jamais inculqué l’image de la femme audacieuse et ambitieuse. Peut-être que vous allez attendre d’être parfaitement formée et d’être au top pour vous lancer, et dans ce cas, il est probable que vous n’y alliez jamais. Ou peut-être que vous allez accepter d’être parfaitement imparfaite à vos débuts et que c’est OK, car vous allez vous améliorer au fur et à mesure.
Se détacher
Est-ce qu’on peut vraiment lâcher prise ? Je ne le pense pas. En tous les cas, c’est normal, les expériences de la vie nous permettent de mieux nous connaître et de tirer des cadeaux des situations difficiles. Il y a néanmoins quelques petites astuces pour pouvoir mieux lâcher prise. D’abord, calmer son système nerveux. Si vous êtes stressée et en mode alerte rouge tout le temps, rien ne sera facile. Respirer, se reposer, faire des activités Yin tranquilles et ressourçantes, aller au contact de la nature ralentir. Ensuite, il faut sortir la tête du guidon : rencontrer d’autres personnes, voir d’autres lieux, sortir de sa routine pour prendre du recul. Inutile de partir forcément à l’autre bout de la terre, c’est parfois juste faire une chose qu’on n’a pas l’habitude de faire ou aller quelque part où on n’est pas aller depuis longtemps. Et il y a une petite phrase que j’aime bien me dire : Qu’est-ce qu’il peut m’arriver de pire dans cette situation ? Bien souvent, rien de très grave. Alors autorisez-vous à desserrer les mâchoires, relâcher les épaules et appréciez ce que la vie vous apporte de simple et joyeux.
