Faut-il cacher sa vulnérabilité ?

Faut-il cacher sa vulnérabilité

En étant petit garçon ou petite fille, les larmes coulent facilement, les émotions sont libérées instantanément et sans retenue. Puis, en grandissant, on apprend à se contenir, se retenir, ne pas pleurer devant les autres. En un mot, ne pas pas montrer sa vulnérabilité. Il faut faire face, il faut être fort, il faut montrer bonne figure. On garde les émotions au fond de soi. Puis, on se défoule sur les autres ou par le biais d’addictions en tout genre.  En apprenant à se connaître davantage, on se pose souvent la question : faut-il cacher ou montrer sa vulnérabilité aux autres ?

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La Polynésie, peuple de guerriers

Depuis que je vis en Polynésie, je constate que le peuple polynésien est un peuple d’une extrême gentillesse et générosité. Mais, c’est aussi un peuple parfois très dur : leur vie familiale peut être dure, leurs paroles, leur façon de communiquer, la façon de montrer de l’amour ou de l’affection, etc. C’est un peuple qui est passé d’une vie tribale à la modernisation en quelques siècles. Je vois que la dureté est toujours entretenue par le fait de devoir être un aito (un guerrier, quelqu’un qui a du courage). La preuve,  ils ont réussi, lors des migrations anciennes, à traverser l’Océan Pacifique en pirogue à voile à l’aide de la navigation astronomique . Aujourd’hui, l’image du aito se retrouve dans les courses de va’a (pirogue), les concours de porteurs de fruits ou de lever de pierre, la construction des maison, la carrure  athlétique naturelle des Polynésiens, le fait de pouvoir se nourrir en pêchant ou en cultivant, le tatouage traditionnel, etc. Je peux t’assurer qu’il faut vraiment travailler sa force et son mental dans toutes ces activités. Pourquoi je te parle des Polynésiens ?  Parce que je vois aussi des femmes dans ce rôle de aito et je vois aussi que la plupart, hommes ou femmes, ne s’autorisent pas à montrer leur vulnérabilité.

La carapace qui masque notre intérieur

J’ai débuté ma carrière de salariée en travaillant dès le départ sur des chantiers de construction et à l’autre bout du monde. Sortant de mon petit cocon familial agréable, j’ai été projetée dans une autre réalité : un environnement dur, masculin et poussiéreux où il m’a fallu surmonter des obstacles et me dépasser. Je ne regrette pas d’avoir eu ce chalenge dans ma vie. Étant jeune, et n’ayant pas approfondi pas mon travail intérieur, je me suis construit en réalité une sorte de bouclier, une carapace pour contrer les épreuves que je pouvais rencontrer tous les jours. En fait, j’étais devenue un homme. Les blagues douteuses ne me choquaient plus, je pouvais parler de façon agressive, les jurons (en anglais) faisait partie de mon vocabulaire. J’étais insensible à ceux qui étaient amoureux de moi. Je me sentais acceptée dans cet environnement et moins vulnérable. Mais le soir, seule dans mon bungalow de chantier, je pouvais me permettre de pleurer quand j’en avais marre, bien cachée de tout le monde.

La couche protectrice à nettoyer

En quittant cet environnement et en commençant un travail spirituel sur moi-même, j’ai vite compris tout cela n’était que du vent. J’ai compris que cette belle carapace me servait juste à cacher les maux que je pouvais avoir à l’intérieur ou les émotions non-acceptées. Et pour être réellement moi-même, il fallait casser le bouclier et nettoyer au fur et à mesure ce que j’avais amassé dans ma vie qui m’empêchait d’avancer. Je suis passée par différentes phases. Mais j’ai pu évacuer beaucoup de comportements négatifs, nettoyer mon mental et remplacer les pensées destructrices puis par des pensées positives et agir pour vivre ce que je souhaitais vraiment dans ma vie. Ce que je veux te montrer par cette petite histoire, c’est qu’il est inutile de te construire une carapace si tu souhaites te connaître toi-même et vivre selon tes aspirations. Ca ne servirait QUE à te cacher la réalité. Deuxièmement, il est nécessaire de faire le ménage dans ta vie et dans ton esprit pour y voir plus clair. Troisièmement, il faut aller chercher au fond de toi, et non à l’extérieur, pour te connaître davantage. Cela demande donc de s’ouvrir, d’accepter et vivre ses émotions et d’accepter sa vulnérabilité.

La force du guerrier pacifique

Cette semaine, j’ai regardé Le Guerrier pacifique ; ce film inspiré de faits réels m’a beaucoup touché. Il relate l’histoire d’un champion gymnaste américain qui rencontre un maître, ce dernier lui montre le chemin de la connaissance de soi. Le gymnaste, après un accident grave, va dépasser ses limites et sortir à nouveau vainqueur dans le sport qu’il aime et dans sa vie. Voici les leçons à en retirer. Les peurs et les regrets naissent lorsque tu te projettes trop dans l’avenir ou lorsque tu vis dans le passé. Ta force est à son maximum quand tu vis l’instant présent : être conscient de tes actes et trouver l’amour dans ce que tu fais. Le guerrier n’est pas synonyme de perfection, d’invulnérabilité ou de victoire. Le guerrier trouve en réalité son vrai courage dans la totale vulnérabilité. En étant responsable de tes actes, tu choisis de ne pas être une victime. Ainsi, en agissant, tu peux trouver la force de surmonter les obstacles, dépasser tes limites et réaliser des choses que tu pensais impossible. Finalement, la vulnérabilité n’est pas synonyme de menace et fragilité de l’existence humaine. Elle est en réalité liée à l’ouverture de soi, de ses ressentis, de l’amour, de ses émotions, et elle permet de trouver la force pour prendre des risques et réussir.

Crédit photo : Guy Bensoussan

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Note : Livre le Guerrier pacifique de Dan Millman

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Merci ! J’ai appris beaucoup de choses, c’est très complet et super intéressant. Depuis le live, j’ai intérieurement observé des choses, comme une phase haute en énergie/action. J’aime bien la méditation du début de séance pour se connecter à son utérus. . Carole – Coach de vie et Accompagnante en alimentation vivante

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6 réflexions sur « Faut-il cacher sa vulnérabilité ? »

  1. En lisant le début de ton article, je pensais justement au Guerrier Pacifique. Ravie que tu abordes ce sujet. Je dirais que le ‘problème’ avec le développement personnel est l’oubli de ses émotions, (sous peine de passer pour quelqu’un qui n’a rien compris ou qui ne travaille pas suffisamment sur soi.) Les verrouiller ne fera qu’amplifier le malaise et pourrait générer des maux qui n’auront pas été exprimés par les mots. Les larmes sont libératrices. Je ne dis pas qu’il faille se complaire en elles. Mais les accueillir comme la rosée du matin qui se veut purificatrice.

    1. Je suis d’accord avec toi. Lorsque j’ai commencé le développement personnel, je culpabilisais de ressentir certaines émotions en disant “avec tout ce que tu as appris, tu ne devrais pas ressentir cela”. Je les enfouissais au lieu de les vivre. Or, les émotions sont juste un signal pour nous faire réagir ou pour savoir si nous faisons les choses qui correspondent à notre soi véritable ou qui on veut être. Accueillons-les simplement.

  2. Bonne article. Et Marie-pierre a raison, en voulant inhiber ses émotions c’est refuser le côté humain. C’est avec l’émotion qu’on peut mieux optimiser notre façon de voir la vrai vie. J’aime surtout le passage : “vivre ses émotions et d’accepter sa vulnérabilité.” 🙂 .Merci.

  3. Accepter de voir sa vulnérabilité et d’accueillir ses émotions, c’est accepter de voir le voyant rouge qui s’allume sur le tableau de bord: on ne l’avait pas prévu, il va peut-être nous faire perdre du temps mais on ne va pas le cacher sous prétexte qu’il nous ennuie! On va plutôt chercher à comprendre ce qui l’a fait passer au rouge pour traiter la cause et mieux repartir ensuite.

  4. Bonjour Amandine, merci pour ce très bel article.
    Pour moi aussi, une phase importante par laquelle je suis passée a été d’arrêter de me mentir et de faire face à ma propre vulnérabilité. J’ai ainsi appris à accueillir mes émotions et les écouter pour prendre conscience des besoins de mon enfant intérieur. Je suis devenue responsable de ma vie, de mes émotions, de mes besoins. Et c’est comme ça que j’ai pu me libérer de la dépendance affective dans laquelle j’étais enfermée.
    Merci de me le rappeler 🙂

  5. Bonsoir merci Amandine pour le partage de cette article très inspirent ,le guerrier du pacifique excellent film sur le courage et l’instant présent , l’instant présent est le seul moment que nous vivons , le passé et le futur n’est que souvenir et création de notre pensée,je vie l’instant présent et je crée ici et maintenant pour mon futur , être vulnérable c’est s’ouvrir aux autres sans peur du jugement et accepté ses émotions,ce n’est pas toujours facile car c’est beaucoup de travail sur soit mais tout est possible, merci paix amour et unité ❤

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